vendredi 21 septembre 2012
Subversion et conformisme
En zappant, dans un de ces moment d'apathie du week-end où la journée est sans but et sans imposition, j'ai commencé à m'interroger sur le contenu qui défilait devant moi, et sur la réceptivité d'une certaine catégorie de spectateur : Les gens de ma génération.
Là dessus, Arte a été plutôt riche en enseignement : Une chaine qui a été toute ma vie, et encore maintenant, considérée par la plupart des jeunes comme une chaine à éviter. Considérée pauvre en contenu intéressant, parce que "vieillissante et relique de la génération précédente considérée comme étouffante".
En comparaison, les autres chaines étaient considérées comme actuelles, répondant aux valeurs de l'époque, une époque où on ne voulait pas "se prendre la tête", dans un certain esprit d'insousciance et d'hédonisme. Cet esprit est toujours aujourd'hui considéré comme profondément subversif par beaucoup de monde.
Pourtant, si on reviens à la base du terme de "subversion", on se rappelera qu'il porte des valeurs de dressement contre l'ordre établi, après en avoir vu les limites et les failles. Et la question que je me pose est : Comment voir les limites de cet ordre établi en puisant dans des médias tenus par des garants de ce même ordre ?
Car quand on regarde en détail ce qui nous est proposé, on voit des émissions, des chaines tenues par des gens de la génération précédente ou de celle d'avant, tenues par l'ordre qu'on a précisément tenté de fuir toute notre vie. Cela donne des "vieux" qui essaient de parler aux jeunes (Dixit dans le Grand Journal, ce jeune chroniqueur qui vient faire son petit rapport sur les réseaux sociaux et qui repart à la fin, comme si le gérant de la chaine te disais "t'as vu ? on t'a mis un jeune qui parle des réseaux sociaux ! Tu te sens intégré là hein ? On parle ton langage là hein ?") ou des "vieux" qui parlent entre eux et tentent de comprendre une génération sans inviter un représentant de celle-ci.
Partant d'ici, on trouvera des jeunes que ça ne gène pas, qui penseront pouvoir se rebéller par un simple Tee-Shirt "Sex, Drugs and Rock'n'Roll" "Punk is not Dead", vendu dans un magasin qui à pignon sur rue, comme un simple slogan publicitaire. Fumant clope et weed pour s'imaginer vivant à une autre époque et imaginant rendre hommage par ce simple acte aux baby-boomers si subversifs. Oubliant la plupart du temps que ce sont aujourd'hui les vieux cons qui lui servent la soupe qui endort leur conscience politique et sociale à la télé et à la radio.
Aujourd'hui, comme à chaque époque, pour toucher du doigt la vraie subversion, il faut se tourner vers les endroits, les médias que la majorité des gens considèrent comme ringards ou obscurs, car ce sont des endroits libres de la volonté des puissances qui décident du bon-goût, du politiquement correct, du communément acceptable. Toutes ces endroits rêvés et portés de tout temps par tous les mouvements de contre-culture, mais qui sont aujourd'hui méprisés et délaissés.
Le problême, c'est que ces endroits sont aujourd'hui plus délaissés par la jeunesse que par toutes les autres catégories.
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